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Château isolé, forêt hantée, éclairage à la bougie et cimetière nocturne : Tous les éléments sont réunis pour un roman gothique dans la pure tradition anglaise. Francis Ford Coppola nous invite à vivre cette histoire sur écran et non dans les rayonnages d’une bibliothèque.

 

Coppola magne la caméra comme Stoker magne la plume : un décor travaillé, des héros types au bord du précipice, et surtout, une focalisation interne pour chaque personnage à l’exception du personnage éponyme, le comte Dracula. Un choix de narration respecté qui contribue à l’originalité du récit de Stoker que Coppola préserve dans son adaptation. Bien que le réalisateur se permette quelques libertés, comme l’invention d’une idylle entre Mina et le comte, il reste fidèle aux codes du roman de Stoker.

 

Garry Oldman est méconnaissable sous les traits cadavériques du vieil aristocrate des Carpates. Ni reflet dans le miroir, ni dîner partagé, légère tension du visage à la vue du sang, ces détails donnés à voir de manière légèrement caricaturale ne dénaturent pas pour autant l’essence du personnage de Stoker : repoussant et fascinant à la fois. Quant aux personnages féminins, on retrouve la réserve de Mina, filmée en plan large avant sa rencontre avec le comte, éloignée de toutes tentations terrestres, alors que la sulfureuse Lucy est cadrée de prêt, comme si le spectateur était invité à examiner, de concert avec Van Helsing et le docteur Seward, sa lente métamorphose en épouse damnée du comte.

 

 

Dracula, d’après Bram Stoker, Francis Ford Coppola, 2h03, 1992.

De Bram Stoker 

à Dracula,
il n'y a qu'un pas...

Orlane Escoffier

Critique / Film

27.02.2014

" L'art ne transforme pas. Il formule." Roy Lichtenstein

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