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Mauvais
Garçons

 

 Estelle Chalut-Natal

Interview / Musique
8.02.2014

 

Les "Badmen" c’est tout l’univers british de la punk et des sixties propulsé dans nos pubs de la capitale. Depuis dix ans, ils enchainent les petites scènes, connaissent des changements de membres, de sons aussi, mais ils ne cessent de connaître une notoriété grandissante. La preuve en est, il viennent de terminer leur saison 2013 aux "Deux grappes d’or" (gentilly), haut-lieu du rock underground parisien. Perfecto, lunettes noires et une bonne dose d’humour : rencontre avec quatre musiciens. Rock’n’roll, donc.

 

Vous avez pour les uns une profession très prenante et pour les autres vous arrivez à la crise de la cinquantaine. La musique, c’est une échappatoire ?


Dan (chant) : Une passion, une échappatoire et une bouffée d’oxygène.
Stéphane (guitare) : Pour moi c’est vraiment un besoin quotidien d’écouter, de jouer et de prendre du plaisir, avec le groupe notamment.

Vous dites sur la présentation de votre page Facebook : " Les "BadMen" n’arrêteront

de jouer que par décision gouvernementale ". C’est un besoin vital. Vous pouvez nous parler de vos parcours ?


Jean-Luc (basse) : J’ai commencé assez tard, en trouvant une guitare à la maison. J’ai fait deux, trois accords mais il manquait des cordes alors j’ai du en construire. C’est marrant, car avant de savoir en jouer, j’ai construit des guitares. C’est seulement à l’âge de quarante ans que je me suis mis à la basse. Je me suis rendu compte qu’il y avait moins de travail et les gens ne l’entendent pas. J’ai aussi beaucoup voyagé, pour des raisons professionnelles, ce qui m’a permis de découvrir d’autres univers musicaux. J’ai eu la chance de jouer avec des Africains, des Australiens… Avec Jérôme (batteur), ça fait dix ans que l’on joue ensemble. On doit en être à notre quatrième ou cinquième groupe.
Dan : J’ai le souvenir d’un concert des Small faces, je venais tout juste d’avoir treize ans : la veille, je jouais au cowboy et le lendemain je suis devenu adulte. Ce que je veux dire c’est que la musique rock m’a fait passer du stade de l’enfance à l’âge adulte.

Aujourd’hui comment définiriez-vous votre style musical ?


Tous ensembles : Du "pub garage rock ".
Jérôme (batterie) : On fait un peu de "punk" aussi. Du "pré-punk". Il faut dire que c’est ce qui a influencé le "rock garage".
Dan : Ça paraît compliqué, mais c’est tout simplement de la musique de bar, du "pub rock". Quand les gens nous écoutent, ils se lèvent, ils tapent des mains, ils dansent, puis après on va boire une bière tous ensemble. Il n’y a pas de message particulier dans les paroles, c’est très anglais finalement. Simple et efficace.

C’est ce qui explique que vous fassiez de plus en plus de concerts (environs deux fois par mois), c’est là que vous prenez tout votre plaisir ?


Dan : Oui exactement. C’est une musique live, festive. Une musique à taper du pied entre potes.

Jérôme : C’est notre motivation. On répète pour faire de la scène. C’est un vrai plaisir pour des musiciens comme nous.
Jean-Luc : Le truc c’est que ce n’est pas de la musique à écouter. C’est de la musique à taper des mains et à danser. Tout ça c’est sur scène et avec le public que ça se passe.

On vous voit aussi beaucoup jouer lors de rassemblements de motards, c’est une seconde passion la moto ?


Jean-Luc : C’est surtout Jérôme et moi qui sommes des fanas de moto. Dan s’y est mis il y a peu et Stéphane va bientôt se convertir. Le monde des motards c’est un milieu génial. C’est l’occasion de partager notre musique avec un public précis.
Jérôme : Et puis, notre musique renvoie aux sixties et aux mods. Les années cinquante et soixante, c’est l’esprit des motards et du Rock’n’roll. Ça a toujours été deux mondes très proches voire indissociables.

Depuis quelques temps, on observe une évolution dans votre "look" : veste noire, cravate, lunettes. Pourquoi ce changement ?


Dan : Quel look peut-on avoir lorsque l’on aborde les soixante ans ? Plus sérieusement, c’est une façon de se démarquer par rapport à d’autres groupes lorsque l’on arrive sur scène. Spectacle vient d’ailleurs de « spectaculum » qui veut dire attirer l’attention en latin. C’est ce qui se passe avec les "Badmen" : il y a autant à voir qu’à écouter.
Jérôme : Le look c’est important pour la scène, ça ajoute une signature.
Jean-Luc : Ça nous permet de nous glisser dans la peau d’un personnage. C’est un motif pour se comporter un peu différemment, bouger plus. Dan a raison, un concert c’est un spectacle, le visuel est aussi important que le son de notre musique.

Votre prochaine représentation ?


Dan : Ce vendredi (le 28 février) au "Deux Grappes d’Or", c’est un bar sympa à Gentilly. Puis le lundi 3 mars et le 20 mars. Je vous invite à consulter notre page Facebook, tout est noté sur la photo de couverture !

 

 

 

 

 

 

https://www.facebook.com/pages/The-Badmen/197798693583118
Vendredi 28 Février 20h30 aux 2 GRAPPES D’OR 30, avenue Jean Jaurès 94250 Gentilly
Lundi 3 Mars 20h30 à l’APEROCK CAFE 46 boulevard Voltaire 75011 Paris
Jeudi 20 Mars 20h00 aux CARIATIDES 3 rue Palestro 75002 Paris
Mardi 29 Avril 20h00 à LE BUZZ 106 boulevard de Belleville 75020 Paris

" L'art ne transforme pas. Il formule." Roy Lichtenstein

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