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Le Perudo
ou l'art de 

mentir en société

Thibault Lafargue

Chonique / jeu de société 
07.02.2014

Le perudo est sans nul doute l’un des jeux de société les plus anciens, ayant littéralement traversé les époques, sinon les âges.

 

Jadis appelé le " jeu de dés ", le Perudo à ceci de formidable qu’il ne nécessite que peu de matériels : un ensemble de dés, allié à un ensemble de verres. Pour le dire autrement, il est à la portée de tous. En soi, le but est de deviner le nombre de dés sur la table, portant tel ou tel chiffre. A chaque tour, les joueurs mélangent leurs cinq dés dans le verre et, tout en prenant grand soin de dissimuler le résultat obtenu, émettent une hypothèse. Au fil de la partie, les joueurs surenchérissent jusqu’à ce que l’un d’entre eux se risque à dire " bluff ", après avoir estimé que l’hypothèse formulée ne peut être fondée que sur un mensonge. Ledit menteur, une fois démasqué, perd un dé. La partie s’achève lorsqu’il ne reste plus qu’un joueur en lice.

 

Tout l’intérêt de ce Perudo réside dans la part de hasard, de réflexion et surtout de bluff, subtile combinaison qui n’a de cesse d’instaurer un climat un tendu, presque fièvreux, où les mains deviennent moites et où la bouche se plisse continuellement. Au cœur de cet affrontement silencieux, la capacité à gérer son corps est requise, car un regard en coin, un doigt agité ou un mordillement de lèvres sont autant d’éléments susceptibles de trahir un joueur.

 

Le Perudo se veut une sorte de retour au degré zéro du jeu de société, lequel, ramené à sa plus simple condition, confronte les participants à leur propre expressivité. Outre l’importance dévolue à la probabilité, c’est avant tout en misant sur le jeu potentiel de son voisin que l’on peut espérer remporter la victoire. Jamais, mentir en toute impunité n’a été aussi jouissif.

Contient : Notice de jeu, six gobelets de plastique, trente dés de couleurs. 

Pochette transportable. 

Prix : 25 euros 

" L'art ne transforme pas. Il formule." Roy Lichtenstein

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